La sobriété numérique dans l’industrie : concilier performance et responsabilité écologique

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La sobriété numérique dans l’industrie : concilier performance et responsabilité écologique

Temps de lecture : 5 minutes

Dans un contexte industriel où le numérique prend une place croissante, la sobriété numérique émerge comme une approche adaptée pour mieux maîtriser l’empreinte environnementale liée aux technologies tout en conservant des niveaux satisfaisants de productivité. Explorez comment les acteurs industriels peuvent équilibrer innovation, rigueur opérationnelle et impact écologique grâce à des méthodes techniques, organisationnelles et réglementaires.

Redéfinir la sobriété numérique industrielle

La sobriété numérique industrielle dépasse la seule idée de réduire la consommation d’énergie des installations numériques. Elle englobe une utilisation plus raisonnée des ressources numériques, en tenant compte des équipements électriques mais aussi des données générées et stockées. Ce processus invite à revoir les pratiques en profondeur afin de limiter les usages non indispensables, contenir la production de déchets électroniques et introduire une attention accrue à l’impact des technologies sur l’environnement.

L’objectif n’est pas uniquement de limiter les émissions de gaz à effet de serre liées aux infrastructures telles que les centres de données et les réseaux. Il s’agit aussi de prolonger la durée d’utilisation des équipements, d’encourager leur réparation et leur remise en état, ou d’opter pour des outils numériques développés selon des critères de moindre impact. Des initiatives comme celles du Shift Project ou du Conseil national du numérique encouragent cette évolution, en soulignant l’intérêt stratégique d’une telle démarche.

« Depuis que la sobriété numérique a été intégrée à notre stratégie IT, nous avons constaté une baisse notable de la consommation énergétique de nos centres de données – environ 25 % en un an – tout en observant une amélioration du traitement de l’information. Cela a été possible grâce à la sensibilisation des équipes et à une organisation claire autour des usages numériques. » (Responsable IT, groupe industriel européen)

Techniques et optimisation énergétique

La mise en place d’une approche plus modérée de l’usage du numérique dans l’industrie repose sur divers leviers techniques. Ceux-ci permettent d’ajuster les ressources utilisées sans dégrader les performances opérationnelles.

La virtualisation des serveurs, par exemple, contribue à réduire le nombre d’appareils physiques nécessaires, ce qui limite la consommation d’énergie et les coûts associés à leur entretien. Une gestion dynamique des charges, en modulant l’utilisation des ressources selon les besoins en temps réel, aide aussi à éviter les excès de consommation. Le recours à des solutions de stockage dans un cloud alimenté par des sources renouvelables et conçu pour favoriser l’efficacité énergétique peut également s’avérer pertinent.

L’éco-conception logicielle figure parmi les pratiques encouragées. Elle permet de créer des logiciels plus sobres, limitant les usages superflus et sollicitant moins les équipements. Un entretien régulier des infrastructures réduit aussi le vieillissement prématuré des systèmes, limitant ainsi les remplacements fréquents de matériel et la quantité de déchets connectés.

La combinaison de ces solutions techniques permet, à la fois, de diminuer l’impact environnemental des technologies et d’évoluer vers une organisation plus souple et économiquement efficace.

Changement des comportements et gouvernance

L’adoption d’un usage plus réfléchi du numérique dépend d’un changement progressif des comportements dans l’ensemble des structures industrielles. Les outils techniques ne suffisent pas en eux-mêmes : leur efficacité repose sur une adoption active par les équipes, appuyée par une gestion adaptée.

Chaque acteur de l’organisation peut être impliqué, en étant formé aux enjeux et aux bonnes pratiques numériques. Parmi celles-ci :

  • Mise en place de processus de sélection, suppression et organisation des données
  • Réduction du volume de fichiers partagés et archivés
  • Création de lignes directrices encadrant l’utilisation des outils numériques et suivi via des indicateurs simples

L’intégration de ces efforts dans le quotidien des collaborateurs est facilitée lorsqu’ils s’inscrivent dans un projet cohérent d’entreprise, avec une communication claire sur les résultats obtenus en matière de maîtrise des ressources et de bien-être au travail.

Cadre réglementaire et stratégie RSE

La mise en œuvre d’une approche numérique plus mesurée dans les milieux industriels s’exerce désormais dans un environnement réglementaire qui évolue rapidement. La loi encadrant l’impact environnemental des technologies numériques impose à certaines structures de prendre en compte l’ensemble des conséquences de leur usage du numérique.

Adopter une telle démarche de manière anticipée peut devenir un facteur positif pour l’image et l’organisation des entreprises. Celles qui inscrivent leur transition dans une politique globale de responsabilité sociétale suscitent davantage l’intérêt de certains profils professionnels, mais aussi celui de partenaires institutionnels et économiques soucieux de transparence. Entre réduction de la consommation électrique, sélection d’équipements à moindre impact et démarche de recyclage, les effets mesurables de cette transformation sont nombreux.

En intégrant davantage les effets du numérique sur l’environnement dans leur fonctionnement interne, les entreprises font évoluer leurs pratiques vers une meilleure maîtrise globale et pourraient également bénéficier d’une reconnaissance croissante sur leur secteur.

Innovation durable

Les évolutions technologiques, loin de freiner la mise en place d’une démarche plus prudente sur le plan numérique, représentent un point d’appui pour les entreprises industrielles. Les objets connectés (IoT) et certaines applications d’intelligence artificielle permettent souvent d’identifier plus facilement les sources de consommation superflue ou de prévoir certaines anomalies techniques, limitant ainsi les arrêts de production ou les remplacements inutiles.

Toutefois, ces technologies doivent être sélectionnées avec discernement. Il est utile de privilégier celles qui fournissent des résultats tangibles pouvant justifier les ressources qu’elles mobilisent, en particulier lorsqu’elles s’inscrivent dans une logique simple d’emploi et clairement documentée.

Adopter une approche plus tempérée du numérique peut ainsi représenter un terrain propice pour tester des solutions plus récentes conduisant à réduire la part des ressources utilisées ou à ajuster plus finement les processus industriels aux contraintes environnementales.

Tableau des différentes actions et impacts

Actions sobriété numériqueImpact sur l’activitéImpact sur l’environnement
Virtualisation et ajustement des ressourcesAjustement des ressources informatiquesDiminution de la demande énergétique
Développement modéré des logicielsTraitements numériques plus légersUtilisation réduite des équipements
Réorganisation des pratiques numériquesAmélioration des processus internesMoins de volume stocké ou échangé
Formation continue des équipesMeilleure compréhension des outilsDiminution des usages excessifs
Intégration à la politique sociale de l’entrepriseRendre visible l’action environnementaleRenforcement de l’implication écologique
Qu’est-ce que la sobriété numérique industrielle ?

Il s’agit d’un ensemble de pratiques ayant pour but de réduire l’usage superflu des outils numériques dans l’industrie, tout en cherchant à limiter leur impact environnemental et à rendre plus efficaces les équipements déjà en service.

Quels sont les intérêts pour une entreprise ?

Les bénéfices incluent la gestion plus stricte des dépenses énergétiques, le respect des nouvelles règles en matière écologique, un positionnement positif auprès de certains collaborateurs ou investisseurs et, dans plusieurs cas, une amélioration de l’organisation par des outils numériques mieux ciblés.

Comment commencer un projet de ce type ?

Une première étape consiste à évaluer les pratiques numériques en place. Il est utile de formuler des objectifs simples, d’associer les différents services concernés, de favoriser la formation, puis de mettre en œuvre de manière progressive diverses initiatives (réduction des données, développement réfléchi d’outils, lien avec la stratégie sociétale de l’entreprise). Certains guides institutionnels comme ceux du Conseil national du numérique ou du Shift Project peuvent accompagner la démarche.

Au final, adopter une approche plus modérée du numérique au sein des industries répond non seulement à une préoccupation écologique, mais peut aussi contribuer à revoir certains modes de fonctionnement qui affectent l’agilité et l’efficacité des organisations. Cette évolution repose sur une combinaison de leviers : innovations choisies, mobilisation des collaborateurs, adaptation aux évolutions réglementaires et intégration structurée dans les démarches responsables. Elle peut constituer un levier supplémentaire dans une période d’adaptation aux enjeux environnementaux croissants.

Sources de l’article

  • https://www.notre-environnement.gouv.fr/actualites/breves/article/les-bonnes-pratiques-de-la-sobriete-numerique
  • https://spote.developpement-durable.gouv.fr/nos-thematiques/sobriete-numerique/
  • https://www.francenum.gouv.fr/aides-financieres/soutien-aux-actions-de-sobriete-numerique
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